La vie à Tokyo ces temps-ci, vraiment à lire
Je viens de trouver un article très intéressant que je vous donne en lien. Le Monde livre le témoignage de quelques Français actuellement encore à Tokyo.
Avant de mettre le lien, je cite 3 petits extraits qui m'ont particulièrement intéressée et que je me permets de commenter..
<<Il y a toujours des mots à apprendre, dans sa propre langue comme dans une langue étrangère. Comme on a le mal de mer ou le mal des transports, je commence à souffrir de jishin-yoi, littéralement le "mal des tremblements de terre">>
Ça, je l'ai connu aussi, comme plus ou moins tout le monde, et je le resentais encore pendant plusieurs jours après mon arrivée en France.
<<Certains magazines et journaux continuent à titrer que les médias occidentaux en font trop sur les risques de cancer, mais le risque n'est pas du tout pris à la légère ici. Les Tokyoïtes qui ont leur vie, leur maison, leur famille, leur travail à Tokyo ne peuvent pas quitter la ville aussi facilement, et ils souhaitent donc que le gouvernement donne des informations claires.>> (C'est moi qui souligne)
Bon à savoir... Le nombre de Japonais ne faisant pas trop confiance aux informations données a sérieusement augmenté, ou au moins le nombre de ceux qui l'admettent. Du coup, il arrive aussi qu'on mette en doute des infos moins inquiétantes et pourtant vraies.
<<Je voudrais d'ailleurs dire merci à ceux qui, à la télé française, font de la mauvaise publicité sur le Japon et à ceux aussi qui ne font plus confiance à la nourriture proposée dans les restaurants japonais en France : ils participent à la chute de l'économie japonaise.>>
Eh oui. Tout ce qui touche au nucléaire, si impalpable, crée des psychoses collectives et on finit par voir le mal partout même là où il n'est pas...
<<Alors que je lis de nombreux articles disant que les Japonais nous en voudraient d'avoir fui le pays, beaucoup de mes collègues Japonais disent souhaiter que notre entreprise nous transfère à Osaka, et me conseillent de rentrer en France où ma famille m'attend.>>
Bonne remise à l'heure des pendules.
Mon expérience personnelle: le mercredi 16 dans l'après-midi, alors que j'étais arrivée chez mon amie à Nagoya et que l'on venait d'apprendre que la France mettait en place des transports pour aider à quitter le Japon au moins momentanément - nous étions encore dans le grand risque de fusion totale de réceurs... - ma nièce japonaise m'a téléphonée depuis le Kyushu où elle-même se trouvait au lieu des environs de Tokyo pour me pousser à partir en France. J'ai ensuite téléphoné à une amie japonaise : elle-même s'aprêtais à quitter Tokyo pour aller rejoindre sa famille dans le Hokkaido, en passant par Kyoto parce que c'était impossible de joindre le nord au départ de Tokyo...
Je connais aussi des jeunes femmes japonaises avec (très) jeunes enfants qui sont parties dans leur famille au sud de Tokyo. Mais il reste vrai que beaucoup d epersonnes auraient peut-être aimé pouvoir partir mais ce n'est pas du tout évident pour tout le monde. Ce qu ej'ai apparemment eu du mal à faire comprendre (même l'impression de ne pas y être arrivé) à une journaliste d'Europe 1 qui m'interrogeait par téléphone le mardi 15 au soir...
Que ces citations et mes commentaires ne vous retiennent pas de lire l'ensemble de l'article, il en vaut la peine.
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