Ils l'ont si bien dit... (Camus et autre...)

Publié le par mimisan

Bonjour

Aujourd'hui, par hasard, j'ai retrouvé d'anciens articles et chronique de Jean Daniel et de Jacques Julliard - le Nouvel Obs, oui -  d'un numéro qui date de 2002 (exactement :semaine du 14 au 20 novembre) avant que la guerre d'Iraq ne soit déclenchée, quand on essayait encore de l'éviter mais que l'on avait moins espoir d'y réussir.
Ces précisions sont utiles pour le contexte des articles.

Ce qui m'a particulièrement accrochée aujourd'hui, c'est d'abord certaines phrases dans un article de Jean Daniel  Camus et le terrorisme.

Parmi les phrases de Camus qu'il cite:

Après tout, Gandhi a prouvé qu'on pouvait lutter pour son peuple et vaincre sans cesser un seul jour de rester estimable. Quelle que soit la cause que l'on défend, elle restera toujours déshonorée par le massacre aveugle d'une foule innocente où le tueur sait d'avance qu'il atteindra la femme et l'enfant.


Alors, que de causes actuellement déshonorées!...

D'ailleurs, la pièce Les Justes repose sur une réflexion grave à ce sujet.

Et aussi:

Lorsque la violence répond à la violence ans un délire qui s'exaspère et rend impossible le simple langage de raison, le rôle des intellectuels ne peut être, comme on le lit tous ls jours, d'excuser de loin l'une des violences et de condamner l'autre, ce qui a pour double effet d'indigner jusqu'à la fureur le violent condamné et d'encourager à plus de violence le violent innocenté.


Mais je pense que Camus n'est pas allé jusqu'à prévoir que l'un des deux partis serait celui qui se déclare le gendarme du monde...


La chronique de Jacques Julliard a pour titre: "Et l'après-Saddam?" et pour chapeau <<On peut à la rigueur faire confiance aux Etats-Unis pour mener la guerre, si guerre il doit y avoir; mais il serait déraisonnable de leur faire confiance pour mener la paix>>

Paroles prophétiques, ce qui n'était d'ailleurs pas difficile...

Je vais citer deux passages de cette chronique.

Une nouvelle fois, c'est le dictateur de Bagdad qui, en dernier ressort, aura à choisir entre la apix et la gurre ou, si l'on préfère, entre la soumission et l'écrasement. C'est pourquioi, en attendant que l'histoire bascule définitivement du côté de la paix ou de celui de la guerre, deux énigmes subsistent, à savoir ls potivations profondes des deux principaux acteurs, les Etats-Unis et l'Irak. Dans le cas de Geaoges Bush, l'explication de son activisme par le risque que feraient courir aux Etats-Unis et au monde les armes détenues par l'Irak ne saurait être tenue pour l'explication unique, dès lors que la Corée du Nord s'est vanée de construire des bombes atomiques: sans que les Etats-Unis bronchent! Pourquoi, en effet, interdire à un despote sanglant, Saddam Hussein, ce que l'on tolère d'un autre despote criminel, Kim-Jong-5l? Y aurait-il des sanctuaires sur l'axe du mal? Et comme aucune des autres explications - par le pétrole, la politique intérieure américaine ou la tentation de tout reprendre à zéro au Proche-Oreint - n'est à soi seule convaincante, on est amené faute de mieux, à invoquer un cocktail de toutes ces mauvaises raisons pour en faire une bonne. En définitive, seul Bush sait lui-même pourquoi il veut faire la guerre: ce n'est pas là une situation glorieuse pour la démocratie. [ c'est moi qui souligne]


(…)

Le dernier mot, on peut se risquer à l'annoncer, appartiendra à la diplomatie, soit qu'elle aprveinne à se substituer à la guerre, soit que, nécessairement, elle lui succède. Or voici peut-être lepoint le plus inquiétant. On peut, à la rigueur, faire confiance aux Etats-Unis pour mener la guerre, si guerre il doit y avoir, dans les moins mauvaises conditions possibles; mais il serait déraisonnable de leur faire confiance pour mener la paix. Tant d'exemples précédents ont montré leurs insuffisances dans ce domaine! Non que leurs diplomates soient plus sots ou plus malhabiles que d'autres, mais leur situation de plus en plus hégémonique les détourne chaque jour davantage des procédés habituels de la diplomatie: négociations, construction de réseaux d'alliances, engagements réciproques. L'Amérique de Bush est en train de se condamner à ne plus avoir d'alliés mais seulement une clientèle d'obligés.

(...)
Un hasard, ou un hasard dirigé, que je retrouve ça justement quelques jours après le 4e anniversaire?

Où tout ce que les infos montraient justifiait trop bien ces paroles...

Quant à la Corée du Nord, au Japon aussi, on s'était beaucoup posé la question de l'attitude des Etats-Unis d'autant plus par comparaison avec l'attitude vis-à-vis de tel autre... Mais maintenant, ça y est , ce sont les pourparlers en plein, depuis quelques mois. Mais, et heureusement!, cette fois on ne parle pas de partir en guerre contre ce pays. Trop, ou pas assez peur pour ça???

Pffffffff.............



Publié dans société

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V
Chère Mimi,<br /> Merci de livrer ces passages à notre réflexion, voici la mienne :<br /> Peut-on comparer mener la guerre et mener la paix ? Deux activités qui ne s'opposent pas uniquement en terme de vocabulaire, mais pour lesquelles il ne faudrait pas utiliser les mêmes "armes". Or trop souvent on veut nous faire croire qu'on se lance dans la première avec l'espoir d'obtenir la seconde.<br /> Gandhi voulait montrer qu'on peut tout obtenir par la non-violence, je voudrais y croire. Mais le chemin est encore long pour y parvenir et donc pour oser y croire vraiment. On aurait pu souhaiter pour cet homme, qui est un exemple,  qu'il finisse en paix, au lieu de cela il eut une mort violente : tuer par un Hindou. Et après lui pour prendre la relève : personne. Résultat !... Je ne peux pas m'empêcher de faire une comparaison avec les événements qui ont précédés la partition de l'Inde : deux communautés qui après avoir vécuensemble vaille que vaille se massacrent par trains entiers.Ma comparaison s'arrêtera là d'abord parce que je m'intéresse plus à l'histoire qu'à la politique et que j'aime, comme ton post nous le propose, prendre du recul sur les événements. Mais surtout parce que je  te livre ici une analyse "au saut du lit" qui mériterait plus de réflexion de ma part.<br /> J'ai appris à me mefier de l'information et surtout de ceux qui la font. Coïcidence, en 1992 au Cambodge dont je parle pour l'instant, j'ai eu l'occasion de voir à quel point nous sommes manipulés par ce qu'on nous dit et mal imformés sur ce qu'on nous cache. J'en parlerai peut-être moi aussi un jour, il faut que j'y repense car si j'adore l'échange, je fuis la polémique. <br /> J'en viens à l'intéressante question qui se développe dans les commentaires : faut-il sur nos blogs débattre ou se taire ? Choix personnel évolutif qui ne manquera pas de nous montrer à notre petite échelle si nous sommes capable de mener une guerre ou la paix.<br /> VéRo
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M
Merci Véro pour cette généreuse contribution.
T
Il y a des hommes, des grands hommes dit-on qui nous laissent des phrases maggnifiques...mais il y a des hommes qui ont le pouvoir et qui en veulent encore plus et qui en oublient ce que lavie signifie et que la mort des autres ne touche pas plus que celle d'un objet ...c'est ça le drame...
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M
Bien résumé! Merci , Tina.Bisous
M
Que dire... la folie des hommes est sans limites... et côté américain, faux prétextes, mensonges, ingérance, bourdes, bavures...Au fait, qui va remporter le marché pour reconstruire le pays qu'ils ont bien contribué à détruire ?Bisous Mimi -- et merci de cette parenthèse nécessaire.
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M
Qui? n'est-ce pas? tout était décidé avant même que la guerre soit réellement commencée...Merci de tesparoles encourageantes, j'en avais besoin...Gros bisous, ma jazzeuse préférée...
J
Un bonsoir rapide et gros bisou !
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C
Bonsoir Mimi,<br /> J ai bien peur que lorsque l armee americaine se retirera (apres G W Bush qui n en a plus pour longtemps) ce pays s enfonce encore davantage dans la guerre civile, et tout ca pour quoi ?<br /> J ai lu differents articles tres recemment entre les relations USA/Russie et je suis bien content que mon blog soit dans sa periode "tourisme" car sinon je crois qu il serait trop polemique...<br /> Bonne soiree Mimi 
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M
Tu as malheureusement sans doute raison dans tes pronostics, et c'est la question  que je me pose parfois. En même temps, je n'arrive pas à supporter les photos ou reportages vidéos, où on les voit bardés comme dans des films de sF ou trucs du même genre, en train de tarabuster des civils (terroristes ou non? les femmes, les enfants...) démunis... Sujets difficiles... la peur de la polémique doit-elle empêcher tout échange d'idées??? Autre question qu eje me pose souvent...