Le théâtre Kabuki 1

Publié le par mimisan

Bonjour


Quand on est à Tokyo, une des choses à faire est d'aller au théâtre kabuki.

Deux salles existent.

LE KABUKIZA  

Il est géré par la compagnie Shochiku.
La construction actuelle (entre les incendies et les tremblements de terre, les bombardements, les divers théâtre d’Edo et de Tôkyô  ont été détruits 6 fois…) date de 1951, en reconstruction du théâtre inauguré le 21 novembre 1889 et détruit par le dramatique bombardement du 10 mars 1945 .

On y programme essentiellement les « valeurs sures », les pièces qui plaisent le plus au public. Un programme au Kabukiza dure de 4 à 5h, entractes compris dont l’un d’une demi-heure pour le repas. Le programme est composé d’actes de diverses pièces.

Le Kabukiza offre la possibilité de n’assister qu’à une partie du spectacle, pour un prix inférieur à celui d’une place de cinéma. Ce sont les places au poulailler, on ne peut pas toujours tout voir, comme ce qui se passe au hanamichi, à la partie où se déroule le roppo; et mieux vaut apporter des jumelles si on en a. Mais ceci reste néanmoins une solution intéressante. On peut - très discrètement - y prendre de bonnes photos de scène.
On y voit toujours beaucoup de gaijins, d'étrangers de passage, même s'ils ne sont pas les seuls à utiliser ce système.
A savoir: dans ce cas, on ne peut pas se promener partout dans le théâtre, on n'a pas accès à la boutique, entre autre.

Regarder les affichages est déjà un plaisir:


LE THÉÂTRE NATIONAL:

Il a été inauguré en 1966.
Il est géré par l’État et se donne pour mission d’aider à faire connaître ou revivre des pièces du répertoire moins souvent jouées et qui sont pourtant intéressantes aussi.

Une autre différence importante : les pièces sont représentées in extenso et il n’y a pas de tarif prévu pour une partie seulement de la séance.

Je crois que personnellement, je suis allées plus souvent au Théâtre National qu'au Kabukiza. c'est le bâtiment tout en longueur sur le côté gauche de la photo. Il abrite aussi une salle de bunraku. Je connais également les coulisses (les acteurs disposent d'une belle grande pièce à tatami ) et les bureaux


DISPOSITIFS DE SCÈNE :

L’une et l’autre scène présentent des dispositifs identiques – même si la scène du Théâtre national est plus grande – , propres à ce qu’est devenu le kabuki au fil du temps.

Comme vous pouvez le voir, il y a des mises en scène grandioses. Mais il convient maintenant d'ajouter quelques explications.

MAWARIBUTAI = SCÈNE TOURNANTE :
on s’en sert en particulier pour les changements de décor « à vue » ou non.

SERI = TRAPPE
Il y en a une semblable aussi dans le hanamichi, à l’endroit appelé « shichi-san » = « quatre trois » ; ce nom parce que c’est situé au 3/7e de la longueur du hanamichi en partant de la scène ; cette trappe-là s’appelle « suppon ». Ce sont des personnages importants qui font leur apparition de la sorte.
Mais il y a aussi un dispositif identique de plus grande dimension pour faire apparaître ou disparaître tout un important élément de décor. C’est le cas par exemple du palais que l’on voit sur l’illustration ci-dessus qui est en train d’apparaître sur scène (par la suite, tout s’effondrera et le toit sera complètement renversé.

HANAMICHI = chemin de fleurs 
C'est un passage surélevé qui part de la scène et va jusqu’au fond de la salle. Il donne une profondeur supplémentaire à la scène.
C’est là aussi que des personnages importants se mettent en valeur. Ou bien ils apparaissent par le « suppon ». Ou bien ils partent de scène par là, s’arrêtent au point « shichisan », éventuellement disent encore quelques mots, prennent diverses poses propres à l’esthétique du kabuki et finissent par se figer dans une mimique très stylisée : le MIE. Au bout de quelques secondes, le personnage se réanime pour reprendre son chemin, dans une démarche qui caractérise à la fois le type de personnage, la situation sociale, l’humeur du moment… Ce sont des moments où l’art de l’acteur est mis en valeur, et en même temps sévèrement observé par les fans de kabuki.
L’illustration montre le début de la sortie de Benkei dans « Kanjincho ».
Notons que pour quelques rares pièces, on installe un 2e hanamichi sur l’autre côté de la salle.

GEZA ONGAKU = LA MUSIQUE DE SCÈNE.
Les instrumentistes sont cachés dans un endroit à claire-voie comme celui que l’on voit sur cette photo.
En dehors des danses, la musique a une fonction descriptive. Il y a tout un répertoire pour représenter par exemple les éléments : la pluie, le vent, la neige ; mais aussi pour annoncer la venue d’un fantôme, ou d’une bataille, etc. TOUT EST CHARGÉ DE SENS.
Pour certains actes interviennent aussi gidayu (comme sur cette 2e photo), et/ou tout un ensemble de chanteurs joueurs de shamisen.

LE RIDEAU DE SCÈNE : est toujours le même, aux 3 bandes de couleur ocre, vert et noir, les couleurs des 3 troupes qui avaient fait alliance.




Si ce sujet vous intéresse, j'ai encore pas mal de choses à partager avec vous, et des photos aussi.

A bientôt

P.S. Dans l'article précédent, celui de la vidéo de la danse du lion, je ne pensais pas que la séquence  de la petite fille qui pleure tant et plus retiendrait autant votre attention, au point même de voler la vedette au lion :lol:







Publié dans traditions

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:
super ces descriptions, j'en sais maintenant plus que sur les théatres français lol<br /> Il est sûr que le lion adulte n'a pas été plaind comme la petite fille. Il reviendra l'année prochaine refaire peur à d'autre petits enfants, et la petite fille sera t-elle là sans pleurer??<br /> <br /> bonne journée j'espère pas trop frisquet, tu as quelle température<br /> bisous
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F
Une bonne description  ...merci .
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:
Bonjour, la chaine des bonjours possède désormais sa carte mondiale et pour ce faire, merci de t'inscrire sur le Denis Blog : http://www.ledenisblog.net/article-5338425-6.html#anchorComment . Bonne fin de week end et bisous de la terre des pharaons ! ! !      @nne marie
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M
Oui, Denis m'a prévenue, lui aussi. Je vais la mettre dans ma page d'accueil que je vais réorganiser.
C
bise et bon dimanche
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M
Merci :D
J
Pour mon dessin ce n'est pas réellement le fils d'Astérix, il lui a juste sauvé la vie ! c'est celui de Cléopatre et de César. Mes gamins lisaient tous les albums. Souvenir !!!!!
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M
Oui, effectivement, mais la plaisanterie était tentante et il me semble me rappeler que d'autres l'on faite aussi ;-)En tout cas, merci d'avoir eu la gentillesse de repréciser ici :D