Sur la route du Japon par voie maritime en 69: Colombo

Publié le par Mimisan

techo_w3.jpg Il serait temps que je reprenne le fil du récit de mon premier voyage jusqu'au Japon en bateau des Messageries Maritimes, en septembre et octobre 69, à une époque où le canal de Suez était encore fermé.

Nous étions donc restés sur nos aventures à Bombay devenue Mumbai. Nous quittons ce port pour nous diriger vers Ceylan (re)devenu Sri Lanka. Cette île comme une perle en pendentif à l'Inde. L'île verte. L'île du thé et des pierres précieuses et des éléphants...


Fichier hébergé par Archive-Host.com

En fait, je connaissais déjà Ceylan où, dans le cadre de mes activités saisonnières dans le tourisme, j'avais l'année précédente passé un mois et demi, avec une escapade en Inde du sud pour accompagner un groupe qui avait cette extension. C'était en juillet aout 68 et j'ai bien envie de vous raconter quelques unes des anecdotes.

Je recevais des groupes de touristes qui, généralement, venaient du Japon qu'ils venaient de visiter et dans leur circuit Ceylan se présentait dans le chemin du retour. J'étais basée à un hôtel très agréable, sur la plage dans la banlieue sud de Colombo.

Fichier hébergé par Archive-Host.com
Un hôtel comme je les aime au charme un peu rétro. L'architecture ayant quelque chose à la fois de colonial et d'un peu indien; très ouvert; des colonnades; de beaux grands ventilateurs électriques au plafond; un personnel aux petits soins: une fois, au déjeuner, il y avait dans mon assiette une chose verte que j'ai prise pour une sorte de petit haricot vert et que j'ai mise tout entière dans ma bouche en croquant allégrement... Il a fallu fort peu de temps pour que je sois beaucoup moins allègre: c'était un des piments les plus forts qui existe! Je suis immédiatement devenue cramoisie, quasi étouffée, toussant tant et plus, ayant du mal à respirer... et, alors que les autres clients regardaient la scène, l'un se précipite avec des bananes, l'autre de la confiture de mangue, encore un autre avec je ne sais plus quoi d'autre, pour aider à éteindre ce feu d'enfer qui me brûlait . L'ensemble est inoubliable.

Les groupes que je recevais faisaient un tour de l'île sur une semaine, si mes souvenirs sont justes. Ça se faisait dans un petit bus avec un guide local ancien employé des postes (le français étant langue postale internationale...) mais entre son accent, ses hésitations et le très mauvais son, on avait du mal à comprendre ce qu'il disait. Moi, j'étais là en principe pour l'intendance. Mais il a bien fallu que je m'occupe aussi de donner les informations. Et il fallait aussi essayer de ménager les susceptibilités. Il arrivait quelque fois que je prenne (diplomatiquement) le micro après lui.
Mais je m'étais principalement organisée d'une autre façon. Avec l'aide du chauffeur, nous nous procurions dans la journée une bouteille de l'alcool local , un alcool fort qui ressemble beaucoup à l'arak. Après le dîner au rest house, nous nous retrouvions sur la véranda chacun avec son verre à dents; j'apportais aussi de l'eau distillée et des glaçons. Bien installés au clair  de lune, je leur donnais les explications qui préparaient les visites du lendemain. et nous bavardions aussi d'autre chose bien sûr.

Fichier hébergé par Archive-Host.com
Je me rends compte que si je raconte tout ce qui pourrait le mériter et comme je m'apprêtais inconsciemment à le faire, cette note serait beaucoup trop longue. Alors revenons à l'année 69.

L'arrivée en bateau, alors que l'année précédente, c'était en avion en passant par Athènes. L'île verte, c'était vrai. C'est bien l'impression que l'approche nous a laissé. Un port très accueillant. Mais sur cette photo (du net, comme toutes les photos de cette page, une fois n'est pas coutume), je ne reconnais pas le Colombo que j'ai connu. Enlevez la stupa sur pattes d'araignée, enlevez les tours, les grands immeubles, et on s'y retrouvera déjà un peu mieux. Pour un peu, je dirais que ça ressemblait davantage à ça, en ajoutant les couleurs de la première photo:

Fichier hébergé par Archive-Host.com
Comme l'année précédente, j'avais fait des connaissances, m'étais bien entendue avec l'agent de tourisme local, comme nous disposions d'un peu plus de temps à cette escale, je l'avais préparée  depuis Paris.
Et pour la petite histoire: entre Bombay et Colombo, le commissaire de bord m'avait demandé de faire une projection commentée de mes diapos de Ceylan, pour faire une animation autour de l'escale à venir.

Fichier hébergé par Archive-Host.com

Donc: une voiture avec chauffeur nous attendait au bas de la passerelle ainsi que mon ami agent de voyage: nous allions passer la nuit à Kandy et visiter un peu en cours de route. La route de Colombo à Kandy est très verte et offre quelques surprises. Comme à tel pont, contre un peu de monnaie, un enfant fait partir un pétard et un nuage de chauves-souris s'envole. Il y avait aussi la visite d'une factory artisanale de thé. Egalement la baignade des éléphants dans la rivière...

Fichier hébergé par Archive-Host.com

Kandy: un lac dans un écrin de verdure luxuriante. Un temple important pour les bouddhistes: il contient une précieuse relique: une dent de Bouddha précieusement conservée dans une chasse derrière des portes qui ne sont pas ouvertes en permanence. Le saint des saints est bien gardé...

Fichier hébergé par Archive-Host.com Chaque année en juillet ou aout selon le calendrier lunaire, a lieu une très grande fête vraiment superbe "Perehera" avec quantités d'éléphants super décorés, de danseurs, de musiciens, de porteurs de torches, les tambours au rythme de plus en plus lancinant, et ça dure une grande partie de la nuit sur plusieurs jours. J'ai eu la chance de le connaître.
Il y a à Kandy un hotel "colonial" qui longe le lac et fait aussi face au fameux temple.
Fichier hébergé par Archive-Host.com
Bien sur, c'est là, d'où javais si bien vu les grandes fêtes, que j'avais fait réserver. Mon ami aait bien fait les choses pour les réservations: nous avions l'une des grandes chambres d'angle. Nous avons passé une très belle matinée à voir (mon mari) ou revoir (moi) ces lieux.

Cette fois, pas de problème pour le réembarquement, nous avons bien rejoint le navire dans les délais voulus, la tête pleine d'un peu plus de bons souvenirs, pour prendre la route  de Singapour.

Aujourd'hui, cette page est dédiée à Yves R. : il parait que l'évocation de ce voyage à bord d'un navire des Messageries Maritimes ravive des souvenirs familiaux. :D

Les étapes précédentes, vous les trouverez en cliquant sur "un peu  de moi, un peu d'avant" dans le module "thèmes" en colonne de droite.

Au plaisir de vous lire, depuis le Japon.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
Un petit coucou en passant....<br /> Fabuleux voyage que tu as fait là !<br /> Cet urbanisme échevelé me rend dingue, et je comprends ton désarroi en retrouvant ce port.<br /> Je continuerai ma visite chez toi plus tard. Merci de ta fidélité. Gros bisous et bonne journée :)
Répondre
J
Coucou Mimisan..tu nous fais drôlement voyager là..tes photos sont magnifiques, et je constate que tu étais déjà une vraie globe-trotter..la photo de la plage que tu as mise..j'adore..merci pour le voyage en image, et à bientôt, bisous :0010: tu as désactivé l'html ? dommage..
Répondre
J
Bonsoir, Mimisan...<br /> j'ai pris un peu de retard dans mes visites mais je reste fidèle. Remarquable ce récit... ça donnerait envie d'aller voir... et de faire attention au piment !<br /> amicalement<br /> jean-marie
Répondre
B
Je suis venue relire ton périple ... J'ai l'impression de voyager avec toi et de m'imprégner d'autres ambiances, d'autres cultures ... Merci à toi ! Bisous Mimisan !
Répondre
V
Comme toujours je me régale avec un épisode de ce fameux voyage. J'apprends que des diapos existaient à l'époque. Que sont-elles devenues ? Vraiment je regarderais volontiers quelques photos de ce voyage et du précédent sur l'île d'émeraude. <br /> Je dois dire que je ne reconnais pas non plus le Colombo que j'ai visité en 1980. A cette époque nous avions fait coïncider notre séjour avec la Perahera que nous avons eu la chance de vivre nous aussi, à Kandy. Par contre point d'hôtel colonial dans notre budget de l'époque, juste un verre à Colombo au Galle Face. Il faudra qu'on y retourne. Véro
Répondre